Si le bdsm m'était conté
Branding, ou le Baiser de Feu
Poétiquement appelé ‘Baiser de feu’, le branding est à mon sens un bijou vivant très significatif. Il est classer dans les modifications corporelles, au même titre que le cutting, et quelques autres.
Historique
Le marquage au fer n’est pas nouveau. On y avait recours sur les criminels et les esclaves. Les Français marquaient au fer rouge les criminels d’une fleur de lys sur l’épaule, afin d’en faire pour toujours des parias dans le monde civilisé. Puis ce fut au tour des Protestants de recevoir cette marque. Jusqu’au XVIIIe siècle, on marquait les voleurs de la lettre ‘S’, pour en faire des serviteurs. Une résurgence du marquage est survenue dans les années 20 et 30, pour les adeptes d’une même communauté . Il était d’usage de montrer son appartenance et son allégeance en y ayant recours. Le marquage était, faut-il le rappeler, utilisé principalement aux Etats-Unis pour marquer le bétail et ainsi authentifier son propriétaire par ses initiales. La pratique existe toujours et de nombreuses célébrités – surtout composées de Noirs – telles Michael Jordan, etc. portent gravées dans leur peau les lettres grecques de leur fraternité.
Encore aujourd’hui, des Universitaires, membres d’une fraternité, se marquent avec du métal chauffé à blanc pour sceller leur appartenance au groupe. Il semble de plus que plus c’est douloureux, plus c’est valorisant pour la personne qui le fait. C’est encore plus initiatique. Aussi, le branding ne pouvait-il trouver qu’une place de choix dans l’univers BDSM, et connaît aussi un regain de popularité parmi les adeptes du piercing qui cherchent quelque chose de plus ‘fort’ et de moins usité que le piercing qui se banalise.
Motivations
Les actes de marquage actuels semblent prendre le principe du rite de passage puisqu’ils sont abordés comme une épreuve, notamment par la confrontation à la souffrance physique. Mais l’épreuve tend surtout à devenir une performance. De plus, la dialectique entre individu et groupe laisse place à un cheminement strictement individuel. Il n’y a plus de référence à des aînés, voire même à un groupe. La communication avec l’au-delà n’est plus recherchée, se réduit à une communication avec soi-même, de l’identité vécue à l’identité cherchée.
Le développement actuel des marques corporelles ne suit donc ni la tradition occidentale ni la tradition tribale. Cette démarche obéit en fait à la recherche de la mise en scène de soi à travers le spectacle des relations sociales. Le corps se fait aide-mémoire, support de marques symbolisant des moments clé de l’existence. Il se fait également décoration. Il s’agit ainsi d’élaborer sa singularité et de la rendre manifeste. Cette recherche de soi à travers le regard des autres conduit à investir le corps et surtout à le considérer comme une matière première inachevée qui reste à modeler. Le corps est ainsi l’intermédiaire entre l’individu, la nature, autrui et lui-même. On peut penser que l’on va de plus en plus vers une recherche de l’esthétisme.
Le Branding est une brûlure, au 2e, voire au 3eme degré. N'oubliez pas qu'il faut la traiter comme tel, avec un traitement médiacl adapté. Hygiène, asepsie, tulle gras...